Salut à tous
Et d'abord, respect, pour votre endurance dans cette amitié qui dure depuis ... bientôt 20 ans ?
Je suis un peu dans l'état de quelqu'un qui a durement gagné toutes ses médailles d'abstinence aux AA et qui tombe sur une bouteille de Vosne Romanée... ouverte. Donc je ne vais pas me précipiter à engloutir ce nectar comme un vulgaire panaché après une marche sous le soleil du mois d'août.
Merci Totos, Grogro, Philgood, Gege, Fanou, CsVivi ... et les autres. Je pense bien entendu d'abord aux vôtres qui ont perdu un être cher, Zembla tout particulièrement. Que puis je vous apporter d'autre que ma compassion ? Je suis désolé pour vous. Je te vois encore Zembla débarquer en 2005 à Colroy la Roche avec ta BigOne au milieu de la nuit, avec le bras en demi-écharpe au milieu d'un Arrêt de Travail... et sous ces litres de flotte qui nous tombaient dessus, et qui se glissaient insidieusement sous les pneus mouillés de nos brêles. L'amitié était la plus forte.
Merci pour tous vos souvenirs... J'oubliais Bigleu et moi dans les fossés du Morvan au milieu d' un groupe de furieux qui s'arrêtaient tous les 15 km, (pauses « fossé » oblige) dépassés régulièrement par un local en renault 4, la Gitane Maïs au bec, à une moyenne honorable de 35 km/h... et la Gastrobod à Saint Dizier où Beumeumeu voulait m'emmener par -15°C sur deux roues et une pneumonie dans la gourde ! (comme des lâches on s'est fait conduire par BipBip en Audi diesel). J'oubliais aussi ce périple à Dijon, où j'avais acheté ma moto de facteur (une Béhème R1100 S jaune) ... et entre la carte grise et le chèque j'avais vu débarquer Philgood et Mantrix à l'improviste, comme ça, venus de Paris, hop là. Nous avions déjeuné dans une galerie marchande avant de retourner chez nous. Je me souviens de Mantrix, croisant une fille qui avait une écharpe jaune dépassant sous son blouson, lui demander si elle était une vraie blonde ... je ne savais plus où me foutre.
Désolé aussi pour ce que j'aurais souhaité de mieux (les conditions du gite de Colroy étaient dignes d'un camp de redressement dans les Carpates) et mes vannes parfois lourdes.
Voili voilà la vie a passé... je vous ai lâché un peu mais le nombre m'a toujours fait peur. De la première BOD chez Grogro où nous étions quinze à tout « casser » (en fait on était très polis), et ces paysages magnifiques de la Loire résonnent encore dans le vide de mon crâne comme entre les falaises des Gorges du Verdon... vous êtes passés à une autre DIMENSION. J'étais donc retourné au plaisir solitaire de la branlette (bon maintenant c'est plutôt VolksVagen ... ou VerveineViagra...). Donc tout ça pour dire que lorsque le succès a touché ZeBike point org je me suis tiré comme Judas planqué sous le Golgotha avec un album des Schtroumpfs pour lecture solitaire (c'est la seule littérature où je comprends les mots).
Bon, je n'ai pas trahi au point de fréquenter un autre Forum, ... sauf depuis 1 mois, j'avoue, en raison de ma dernière brêle. J'en dirai deux mots plus loin. Mais cet autre Forum, que je respecte, a un sérieux tout bavarois et parfois (rarement quand même) j'y ai la même impression que sur la route quand je croise un(e) motard(e) (ou un(e) transgenre)* qui ne me rend pas mon salut... Cela s'appelle prendre un rateau en langage amoureux, mais en langage motard je ne sais pas. *(j'essaie d'être politiquement correct... on a encore le droit de prononcer « jambon » ou «jolie fille » chez vous, même si les deux n'ont aucun rapport, quoi que me font saliver de concert... ?)
Bon bref, j'avais donc fait un post sur ce sérieux Forum pour partager mon enthousiasme sur la nouvelle vie de ma moto après un simple changement de pneus, tout émoustillé de ce sentiment de pure joie simple et profonde, d'équilibre et de quiétude sur l'asphalte, qui s'apparente à la Vie, quoi, ... « 0 réponse » à ma prose (débile j'avoue), je me suis dit, bon je retourne à Derrick sur mon canapé et aux (rares) images d'Angela Merkel à demi nue punaisées dans le fond de mon garage.
Je vais donc parler MOTO puisqu'on est sur un Forum de MOTARDS !
Vous me connûtes après Dame Big one@ avec un Flat Touine de onze cents centimètres cube, moins charmeur néanmoins que mes premières Béhèmes, série cinq, qui tournaient au carburateur atmosphérique et pas à l'injection, donnant ce son agréable, se rapprochant légèrement du fameux POTATO POTATO américain que Grogro doit apprécier. Pourquoi agréable ? Car à la frontière entre le calage et le ralenti, « et pourtant elle tourne » ! Aujourd'hui les ralentis qui sont réglés à mille tours minutes n'ont plus aucun charme, que voulez vous que je vous dise ? Pas moyen de les baisser. Ils ne sont pas dans le déséquilibre, ils sont aussi fades qu'un tableau Excel avec des formules et des macro invisibles et leur efficacité redoutable.
Or donc, je roulais avec une sportive (je vous entends rigoler une Béhème sportive) comme sur trois roues dans les virages. Cela doit être une histoire d'oreille interne hahahahahahaha© (pardon Pandorre).
Je suis donc passé de la R1100S à la R1150GS et ma première CRITAIR (une quatre). Je roulais (d'après mes congénères) plus rapidement dans les virages, mais sans me prendre néanmoins pour Tino Rossi (né à Ajaccio et pas sur la Botte, bandes d'ignares). C'est les vertèbres qui se détendent sur un Traïye cause la position de conduite plus droite et du coup le regard se porte loin, le nerf occipital est décoincé et l'oreille se dégage en sortie de virage. Mon médecin me l'a dit.
Ensuite ZFE est arrivé plus fort et CRITAIR quatre égale poubelle. On m'a dit : si tu veux habiter la banlieue de Strasbourg, va falloir passer au Vélo Cargo ou à la trotinette électrique mon Jeannot ! Ton compte est bon, tu as atteint ton quota d'émission carbone, donc soit tu te convertis, soit tu prends ton ticket pour dégager (et l'administration s'occupera du reste, poussée par le lobby du contrôle technique et des centres « choisir sa fin de vie point orgue (et celle de mémé) »...
Donc je vendis ma R1150 Tractopelle@ pour acheter un truc efficace et pas cher, et CRITAIR 2, mais moche, comme un SUV ... non ? C'est une KAWA (Si Si!!!) 1000 VERSYS de 2012 ... non franchement elle est moche. J'ai bien essayé d'y rajouter un bec de canard, trouvé sur ALIBABA point comme, mais les Japonais avaient enfin réussi à faire plus moche que les Bavarois avec une telle moto.
Un jour de novembre, happé par les sirènes du commerce, je louchais donc sur les rondeurs d'une belle Z900RS NEUVE !!!(toujours chez Kawa) et enfourchais ma brêle pour demander une possibilité de reprise à l'achat. Las, la VERSYS se vengea sur le trajet vers le concessionnaire et m'envoya au tas dans un rond point après une dérobade du pneu arrière. Je commence à penser que les motos ont une âme. Je vous jure.
Je réparai donc la VERSYS (moi même) et la vendis sur le Con Boing quelques mois plus tard avec sa sacoche de réservoir, sa bagagerie complète, son TomTom etc. De toute façon elle me faisait la gueule,
Enfin, m'y voilà, je voulais arrêter la moto et refaire la cuisine avec l'argent de la vente. Mais les cuisinistes rigolèrent, il aurait fallu débourser aussi cher qu'une demi vibromasseur Davidson (lequel des deux cylindres faut-il alors acheter ?).
Au hasard du Bon Coin, je tombais donc sur moto encore plus laide que la précédente, mais cohérente dans sa laideur et moins chère qu'un vélo de cyclotouriste à 2200 euros. Elle ressemble à un croisement entre une BFG et une série 3 E30. Elle fut fabriquée en 1984 en Bavière, et inventée par des ingénieurs en barbe à collier et pull col roulé en tergal, qui décidèrent de sauver la branche moto de la marque bavaroise. Ils inventèrent le truc à partir d'un moteur de peugeot 104 parait-il, avec le concept du villebrequin dans l'axe du cardan arrière. Un quatre cylindres couché en prise directe avec la roue arrière en quelque sorte.
Bon bref, cette moto est aussi hantée que l'avant dernière. Elle déteste les lignes droites et me le fait savoir. Chaque fois que je sors en prenant l'autoroute pour dégager au plus vite de la banlieue de la « capitale de la choucroute européenne et des Bobos à vélo paquebot qui se jettent sur les piétons et sous les voitures », elle cale, m'oblige à m'arrêter, rechigne à repartir... et dès que nous sommes sur des petites routes ou rues sans monotonie, elle excelle de son quatre cylindres couché dans le sens de la route.
Le principal plaisir est devenu celui de rentrer sans être obligé de faire du stop, et de repartir avec la remorque derrière la Dacia.
Bon je suis encore trop bavard ; je m'arrête donc là.
« Bisous sur le casque » comme dans mon apéro préféré, celui de Motomag.