Petite réflexion du jour et anectdote que nous avons, à mon avis, tous vécu (au moins une fois).
5 avril 1986, jeune boutonneux le permis en poche, c'est une 350 RDLC qui est ma première monture, à cette époque, Lawson, Scwantz et Rainey étaient en tête d'affiche du continental circus, je me prenais pour un de ces pilotes, et avait dans l'esprit que personnes ne pouvait me dépasser. Mon histoire se déroule à Rouen et il est 16h30, arrêté aux feux, attendant que celui-ci passe au vert, un jeune, casquette à l'envers et Golf GTI stoppe son 2 roues motrices à côté de ma friteuse. Funky à plein tube, vla ti pas qu'il me toise en accélérant au point mort à plusieurs reprises. Le jeune veut niquer du motard, il n'y a plus de doute. GPA riveté sur la tête et visière baissée, il ne s'agissait pas de se faire mettre minable par ce GTISTE à casquette. Tout deux les yeux sertis sur ce tricolore, nous attendions impatiemment cette lumière libératrice du top départ. Vert, quelle belle couleur sur la route. Les pneus de la batmobile crisse dans un son aigue, le Bi-cylindre de la Yam pousse un cri strident, décolle dans un nuage de fumée d'huile et nous voilà pied au plancher et poignée dans le coin à faire le run tant rêvé. Devant, j'étais devant, mais cette courbe à angle droit arriva bien vite, casquette-man n'est pas loin, et le freinage du 350 n'est pas des meilleurs, alors mon Cricri, il va falloir prendre de l'angle et du gros, celui que t'as jamais pris, l'adrénaline est à son sommet, freiner n'est plus d'actualité, alors le choix devient tout à coup restreint, la Yam commence à se dandiner et le froid m'envahit, c'est interminable, la liquéfaction est de rigueur, puis cette ligne droite libératrice apparaît au bout de la roue, les fesses commencent à se dessèrer, vainqueur (en me disant que je m'en sortais bien) je redescends l'avenue et la WW a disparu.
15 juillet 2005, la casquette toujours à l'envers le même type d'énergumène au volant de sa BM, RAP à fond me toise et s'excite au feu rouge. La Big a remplacée le 350 deux temps. Le feu passe au vert, notre zi-va démarre en trombe, je pars sur un filet de gaz sans fumée avec un petit rictus sous le SHOI, en me disant que la victoire était trop facile. Je me fais la réflexion que nos chignolles ont bien évolué en 20 ans que les gros deux temps ont disparu, mais qu'elles restent toujours devant.
Morale de cette histoire : Ce qui est sur, c'est qu'avant, vous je ne sais pas, mais moi, j'étais plus jeune.