Elle est partie Annie...
Et pour les gens de mon âge

c'est beaucoup de souvenirs qui reviennent.
Le temps où on allait au cinéma "en famille" pour voir ces films aujourd'hui "désuets", ou, dans le langage "d'jeun" qui "foutent la mort vegra...Man..."
Je me souviens être allé voir "Docteur Françoise Gailland" avec ma Mère et mon Frère. Et "On a volé la cuisse de Jupiter"...
Je me souviens très bien du cinéma, "Le Palais des Fêtes" à Roanne. De Palais il n'avait que le nom, tant les fêtes, nombreuses, l'avaient défraîchi...

Mais c'était magique. On faisait la queue et quand arrivait son tour, on serrait bien fort son ticket, qu'une machine venait de délivrer à grands renforts de bruits de ressorts.
On suivait l'ouvreuse qui nous plaçait et, discrètement, Papa ou Maman glissait une pièce à cette dame, souvent d'un âge qui nous évoquait celui de nos grands-parents...
On attendait le début du film devant un grand rideau, bien rapiécé, et qui avait été progressivement envahi de bandeaux publicitaires vantant les mérites de la carrosserie du coin, ou de la pharmacie mutualiste en face de la gare.
On entendait pas encore craquer les seaux de pop-corn et les papiers de bonbons.

On profitait religieusement de ces instants en regardant sa montre de temps en temps, et quand enfin le rideau montait, solennellement, on entendait comme une vague descendante, le brouhaha de la salle le rejoindre.
Et, après quelques films publicitaires et le célèbre petit mineur surfant sur sa pellicule, le générique retentissait enfin...
C'était le temps des artistes, des vrais.
Ceux qui faisaient leur métier sans montrer leur culotte ou leurs nichons.
Au revoir Madame GIRARDOT.