Plus jamais, qu'elle disait ma douce moitié.
Plus jamais je ne remonterai sur une moto.

Je dois reconnaître que notre dernière virée en duo s'était terminée au cul d'une caisse, le U en pogne. Une triste histoire avec deux touristes d'outre méditerranée qui avait essayés de nous tuer 3 fois en 5 minutes.
J'avais sorti la seringue, mais n'avais pas été obligé d'appliquer le traitement, car tout le monde le sait, il faut traiter le mal à la racine.
Une longue histoire que je vous raconterai si vous êtes sages.

Votre humble serviteur n'est plus très jeune, et l'âge d'une retraite bien méritée approchant, je me suis séparé de mon bon vieux TDM en juillet dernier.
Le déménagement approchant, j'avais choisi de voyager léger.
En effet, les petits étant maintenant grands, il était temps de choisir une nouvelle région pour adopter un nouveau mode de vie.
Mon choix s'est porté sur la côte Vendéenne, ses plages magnifiques et son arrière pays splendide, c'est vert, ça tournicote, et les indigènes sont super sympathiques.
J'ai donc pris les commandes pour trouver un sweet home.
D'abord, il faut un garage, ensuite un atelier pour la mécanique, et accessoirement quelques autres dépendances pour madame.

L'ensemble étant identifié, il me fallait trouver quelques choses pour meubler le garage. Surtout que j'étais en manque depuis presque un an.
La bave coulait de mes lèvres purpurines, la bouche grande ouverte, quand je voyais un chanceux rouler en bécane sur la côte. Hargggn !
Après moult négociations avec ma tendre moitié, j'ai obtenu un petit budget pour acquérir une petite moto, bien raisonnable, pour quelqu'un de mon âge.
A ce moment, mes enfants et mon épouse, m'ont gratifiés de recommandations sur le choix de l'engin. La sagesse passait par l'adoption d'une B aime W, ou d'une panne europé âne, ou de la petite honda daube ville.

L'équivalent de la BX à suspensions hydropneumatiques, juste avant le déambulateur de la maison de retraite, et la Merco break aux vitres teintées qui contient la petite boîte en sapin.
Là, les yeux rivé sur le site du bon foin, car qui cherche un baudet y passe fatalement, je me remémorais l'ancien temps. Moments délicieux ou je tirais des arsouilles sur ma 350 four contre des 380 suzuk, norton commando, et autres bécanes de légende. Les radars étaient réservés à l'aéronautique et les seuls ralentisseurs c'étaient les bars de motards ou on rejouaient pendant deux plombes les grand prix sur le zinc du comptoir.

Les contrôles routiers se terminaient par un sermon, et une discussion motoristique, sur les vieux flat-twin de la gendarmerie. Une époque bénie ou il faisait bon vivre.
Après quelques jours de recherche, plus je cherchais et moins je trouvais.
Je fût victime de l'angoisse de ne rien trouver.
Rien ne me faisait vibrer. Exit, les machines de mes rêves d'antan.
Et puis, au détour d'une page, elle était là...
La meule, la seule qui me faisait penser à Lucy, ma vieille 750 four.
Un beau Big one@ de 97, faible kilométrage, et noire comme ma conscience.
Une bécane pour les mecs qui en ont entre les pattes et qui en veulent encore plus.

Let's go... Je file au garage récupère mon casque, mon blouson et mes bottes parmi les 100 cartons en attente d'emménagement. Direction le vendeur qui n'était déjà plus très chaud pour la vendre, un vrai crève cœur.
Après un essai routier me redonnant joie et enthousiasme, je signe et lui laisse la perle quelques jours, le temps de pouvoir la faire coucher dans le garage.
Donc, dans l'ordre, je signe pour la maison mardi, je débute l'emménagement mercredi, je récupère ma dulcinée jeudi et la vie est belle.
C'est pas beau la gestion de planning ?
Alors si, vous me faîtes l'honneur d'accepter parmi vous un vieux fou et sa monture, je serai heureux de poser mon sac sur ce forum.
PS: Inutile de dire à madame que le Big one@ ce n'est pas un tréteau à boutonneux .