C'est un beau samedi de mars que tout arriva. Les rayons déjà chauds

du soleil de printemps baignait la petite cité des portes de la camargue d'une atmosphère presque estivale. Sur la terrasse, la saloperie de greffier noir de la voisine prennait le pot de mon palmier pour des cagoinses... tout allait pour le mieux. Muni d'un rouleau de scotch, je m'appretais à porter à l'affreuse bestiole, un coup que je voulais décisif dans la lutte acharnée qui nous oppose depuis un an pour la possession de la dite terrasse.
Monumentale erreur. Ce geste allez me faire entrer dans la 4ème dimension et attirer sur moi les foudres de l'enfer

Le retour de la malédiction maudite de l'étron rose du diable
16h55. Je quitte le bureau heureux d'avoir réussi le double exploit de finir si tôt et en avance. Direction mon doux logis où ma belle m'attend pour que nous nous rendions dans la cité focéenne.
J'introduis la clé dans l'orifice ad hoc

, enfile mon casque puis mes gants, enfourche le dysgracieux bouzin de mon épouse, et mets le contact. Et là.... rien. pas le moindre grésillement électrique, pas la plus petite once de lumière sur les voyants. Mon flegme trop honnête pour être britanique reprennant le dessus après une belle bordée de jurons relative aux origines douteuses de mon engin, et à la profession de sa mère, je me résignais à passer pour un con devant la foule des caisseux qui envahit habituellement les rues du centre de Lunel le samedi après midi.
200m de poussette et 12 litres de sueur seront nécessaire pour faire démarrer l'odieux moulin. Direction la casa, en prenant soin de rester dans les tours pour couper court à toute tentative belliqueuse de la bête.
Au premier carrefour, je prends à gauche et là, alors que j'ouvrais aussi grand que possible pour prendre le meilleure sur une blonde improbable dans une clio rutilente, cette sale petite engence de bécane me rappelle non sans malice, que j'aurais du faire le plein avant de venir bosser.
Passage en réserve. Nouvelle séance de poussette, plus laborieuse encore que la première. La sueur fraiche vient meler ses effluves à la première couche. Changement de programme, direction le station.
Je touche au but, la félicité est proche et a enfilé son plus joli costume de chez intermarché pour déployer devant moi la longue file de ses pompes à carburant. Plus que 300 m.
ET CETTE SALOPERIE DE BECANNE ME REFAIT LE COUP DE LA PANNEMême si, il est vrai, j'ai regretté un instant de ne pas avoir sur moi une masse de gros calibre, la résignation a rapidement pris le pas sur la colère. Et me voilà, dégoulinant par tous les pores, en train de pousser pour la troisième fois en 5 kilomètres le bouzin au mauvais oeil.
Je fais le plein et enchaine sur
UNE QUATRIEME SEANCE DE POUSSETTE. Je suis au bord de l'agonie et les pieds dans la dépression quand le moulin s'ébroue.
Lorsque j'arrive chez moi, j'ai une heure de retard sur le programme... et je refoule comme un moufflon creuvé oublié trop longtemps au soleil. Le week-end commencait bien!
Il finira bien mieux , mais je vous raconterai