Citation de: jo03 le Jeu 8/04/2021 à 11:54
Autre liberté à la boite j'allais livrer du matériel je conduisais une semi porte char on déjeunait aux routiers on trouvaient des collèges donc un petit apéro une topette de rouge un café et un petit pousse on n'a jamais tué personne ce n'était pas sérieux certainement mais je veux dire notre liberté on n'avait pas tout ces kon donneurs de leçon
Durant les étés 83 et 84 j'ai été chauffeur-livreur chez Elis. J'avais un J7 rallongé et on pouvait encore rouler avec la portière conducteur ouverte. (C'était interdit sur la route mais tellement bon de le faire)
J'avais la tournée de Saint-Etienne et le mardi je poussais jusqu'en Haute-Loire. (Monistrol, Aurec...)
Chaque jour, une fois la tournée terminée je rentrais à la base à Roanne pour recharger celle du lendemain. Et on s'arrêtait dans les routiers entre Sainté et Roanne. Il y avait notamment "L'escale" sur la 82, après Balbigny.
Là c'était invariable. Apéro (quelques jaunes bien serrés) puis on prenait place les uns à côté des autres, sans distinction de race ou de religion. Et les serveuses apportaient les "kils" de rouge (à étoiles) et quand ils étaient vides elles en rapportaient d'autres...
Pinard à volonté !
Enfin café et très souvent pousse-café. Je me souviens d'un gonze (ils l'appelaient "La coop" car il conduisait un 38 Tonnes articulé aux couleurs de ancienne chaîne de supermarchés). Le mec mesurait environ 1,65 m et devait faire largement le quintal. A la fin de chaque repas il s'enquillait plusieurs verres de "supérieur". C'était toujours des litres à étoiles mais c'était écrit "Côtes du Rhône" sur l'étiquette.
Et tout le monde repartait 2 heures après, tranquille, relax.
Quand je roulais avec le titulaire, pour apprendre la tournée, avant qu'il parte en vacances, il me disait toujours, à la fin de chacun de ces repas : "
Allez gamin, c'est toi qui conduit jusqu'au dépôt...Moi je vais faire la sieste derrière..." Et il allait s'affaler dans les ballots de linge sale et ne tardait pas à ronfler comme une vieille chaudière.
Il s'appelait Michel. Le matin on partait à 5 h 30 du dépôt et on commençait à boire des blancs du côté de Feurs. Et ça continuait toute la matinée en fonction des clients. (On faisait pas mal d'hôtels-restaurants et souvent le patron nous offrait les fonds de bouteilles pas terminées)
Bref, comme dit Jo on était libres. Et on est toujours là pour le raconter.
C'est ensuite que le "principe de précaution" est entré dans nos vies...
Et on voit bien maintenant ce que ça donne...