Le modèle idéal pour les courtes-pattes du rade
(que je ne nommerai pas ici, .... oui, toi
)
La Welbike, la moto largable des parachutistes britanniques
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les troupes parachutistes se retrouvent face à un dilemme : comment avancer rapidement sur le terrain, notamment lors des missions de reconnaissance, alors que les hommes sont largués depuis des avions, sans véhicule ? L'armée britannique trouve une idée, un peu folle : la Welbike, petite moto placée dans un container, largué en même temps que les troupes ! Plusieurs milliers seront produites et déployées au combat, notamment lors du D-DAY et de la Bataille de Normandie
Cette idée un peu dingue germe dans les têtes de Harry Lester, du Special Operations Executive, et du Lieutenant-Colonel John Dolphin, chef de la Station IX, une unité en charge de la recherche militaire pendant la Seconde Guerre mondiale. La moto produite doit ainsi respecter certaines obligations : ne pas être trop lourde, tenir dans un CLE Canister, le container parachuté standard de l'armée britannique qui mesure 130 cm de long pour 38 cm de haut et 30 cm de large, et être utilisable immédiatement, en quelques secondes.
Après plusieurs semaines de travail, la Welbike est née : propulsée par un moteur à essence à un seul cylindre à deux temps de type Villiers de 98 cm3, n'ayant qu'une seule vitesse, la petite moto se replie sur elle-même et tient dans un CLE Canister. Elle n'a ni suspension, ni lumières et un unique frein arrière ! Le réservoir de carburant est minuscule et n'a une capacité que de 3,7 litres, qui permettent une autonomie d'environ 140 km à 45 km/h.
Chaque Welbike est installée dans un CLE Canister : la roue arrière est positionnée sur l'arrière du container afin d'éviter tout dommage lors du largage. Une fois que le CLE Canister touche le sol, le parachutiste n'a qu'à utiliser la manette pour ouvrir le système à ressort. La manœuvre pour mettre en position d'utilisation la moto est extrêmement simple : la selle doit être relevée, comme le guidon, et les repose-pieds ouverts. Le soldat pousse l'engin, qui se met en marche.
Chaque parachutiste doit pouvoir ouvrir le container, sortir la Welbike, la préparer à l'utilisation et la démarrer en moins de 11 secondes ! Pour tester cette obligation de vitesse, plusieurs prototypes sont produits et testés à l'École d'opérations spéciales d'Arisaig en Écosse où des forces commando ont pour missions de rendre la vie impossible à la Welbike ! Mais les résultats furent encourageants et il fut décidé de produire la moto en nombre.
Trois versions du Welbike furent produites : les 1200 premiers, variante Mark 1, sont identiques au prototype original, la seule différence était un moteur plus puissant. La seconde variante, la Mark 2 Series 1, fut produite à 1400 exemplaires, qui reçurent plusieurs modifications mineures, dont l'ajout d'un garde-boue arrière. Finalement, la Mark 2 Series 2 fut produite à 1340 appareils, avec un nouveau réservoir de carburant, un système anti-éclaboussures et un bouchon de remplissage pour l'essence amélioré.
Les premières troupes au combat vont recevoir la Welbike dès 1943 : les parachutistes, mais également les Commandos et les Royal Marines Commando. Lors du débarquement à Anzio (22 janvier 1944), lors du D-DAY et durant la bataille de Normandie, on retrouve des commandos et des parachutistes juchés sur des Welbikes. Mais pas que : le personnel de la Royal Air Force et les équipes basées au sol dans les grands aérodromes militaires en Extrême-Orient en sont friands et très vite, il manque de Welbikes pour le front ! Lors de l'opération Market Garden, au-dessus des Pays-Bas, les 1st et 6th Airborne Division utilisent des Welbikes à Arnhem.
Pourtant, au combat, même si elle s'avère utile, la Welbike peut s'avérer compliquée à utiliser : dès son parachutage, les ennuis commencent. Le CLE Canister qui contient la moto est plus lourd que les parachutistes et descend plus vite, avec une zone de largage approximative ! Une fois au sol, si l'ennemi n'a pas déjà capturé le matériel ou si le container ne s'est pas perdu on ne sait où, il faut le tirer à l'abri avant même de combattre !
Et une fois que le commando ou le para en a pris possession, les soucis continuent : peu puissante et équipée de petites roues, la Welbike a du mal a se déplacer sur un terrain accidenté. Ainsi, il n'est pas rare de voir des Welbikes abandonnées, notamment en Normandie, la route étant difficilement praticable pour la petite moto. Les soldats préfèrent ainsi continuer à pieds, ou mettre la main sur une moto plus imposante.
Et c'est là le troisième soucis de la Welbike : alors qu'elle entre en pleine production en 1943-1944, la British Army commence à utiliser des planeurs pour amener du matériel plus imposant, dont les Royal Enfield WD/RE, des motos plus puissantes, plus stables et mieux adaptées aux terrains plus difficiles. C'est cette nouvelle réalité qui va mettre un terme à la courte carrière de la Welbike, qui est surclassée. La plus petite moto jamais utilisée par les forces armées britanniques a alors été produite à 3641 exemplaires. Il n'est pas rare d'en apercevoir dans certains musées, notamment en Europe.
Source :
revivaler.comdday-overlord.com
