Il fut un temps, où, a force de galères, j'en étais arrivé à me dire que la diversion était soit l'œuvre du diable soit la matérialisation d'un esprit vaudou. Elle m'avait fait plus que le supportable et n'avait échappé que par miracle aux feux de la Saint Jean. J'avais tout envisager : exorcisme, maraboutage, pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle à la poussette, compression à la masse de 25 kg. Puis m'est arrivée, ce week-end, une aventure qui me laisse à penser que l'esprit mauvais qui me pourri la vie ne réside pas nécessairement dans cet odieux brêlons.
Voilà une dizaine de jours, je commande sur Internet un train de pneus complet pour le big. Des pilot Road 2. Assuré du soutien technique d'un alésien cousin, je les fais livrés à son domicile. Le lundi suivant, vers 10h00, ce dernier me passe un coup de téléphone afin de m'informer de la livraison des boudins, sensés faire de mon magnifique engin une bête de course. Tout excité, j'enfourchais ma belle et direction la sous-préfecture gardoise.
50 minutes de balade plus tard me voici sur les lieux. Après un petit café au jardin, histoire de tailler la bavette, nous nous mimes au travail. Nous montâmes le Big sur le pont, démontâmes la roue arrière et débarrassâmes la jante du Z4 usé par un pilotage trop fougueux. C'est alors que, pris d'un enthousiasme juvénile, j'ouvrai le précieux colis. Et là, surprise... Ces bons à rien nous avaient livré un train complet certes, mais en 17 pouces.
Je m'employai donc alors à faire part de mes doutes quant aux capacités lexiques du magasinier, à la charmante poufiasse que je joignais au téléphone. Sans se démonter, la vilaine n'hésitait pas à tenter de me faire endosser la bourde, avant de devoir ravaler sa bile en consultant le bon de commande dont je lui notifiai la référence.
Mon cousin se chargea de renvoyer la monte, aux frais des mécréants, alors que je regagnai mes pénates, sur un big aux pneus toujours aussi usés. Et un peu plus de 25 minutes plus tard, je déjeunais en compagnie de ma charmante petite famille, légèrement agacé par ma mésaventure.
5 jours de correspondance électronique plus tard, j'étais avisé de la réexpédition des pneus, de la bonne taille. Ainsi donc, ce samedi, le téléphone retentit. Mon cousins à les boudins, et c'est bien du 18 pouces. Nous primes date pour le lendemain matin. Avant de partir, j'assurai ma chère épouse de ma présence au déjeuné dominical qui devait célébré la fête des pères.
J'enquillai tranquillement les 50 bornes de nationale, pour arriver, le sourire aux lèvres à Ales. Café au jardin, bavardage intensif.
Rebelotte : Big sur le pont, démontage de l'axe de la roue arrière et grosse galère pour viré la roue qui, la semaine précédente ne demandait pas mieux que de venir avec nous. Une fois que le gros nase qui sert de pilote au divin engin eut remis le sélecteur au point mort, l'affaire fut vite réglée. Démontage du Z4. Il était 10h30. Insertion du Pilot Road sur la jante. Mise en route du compresseur. Mise en place du pneus. Et bah non !! Le facétieux boudin, à l'étroitesse virginal refusa de s'inséré dans les talons, malgré quelques virils sollicitations. Après un dizaine d'essais à des pressions de plus en plus élevées, nous dûmes nous rendre à l'évidence : Il nous fallait recourir à notre intelligence pour contourner la difficulté qui ne devait être que passagère. Tout y passa pour tenter de limiter la fuite d'air entre la jante et le pneu lors de la mise en pression : scotchage intégral du boudin, utilisation de sangles... rien n'y fit. En désespoir de cause, nous décidâmes, sous l'impulsion de JP, mon cousin, d'utiliser une vieille chambre à air de voiture, histoire de vérifier que le pneus pouvait atteindre les talons. Bingo. Le pneu se met en forme sans difficulté... mais avec une chambre à air à l'intérieur...
Ayant bien conscience qu'elle ne sortirait seule, nous nous résignâmes à démonter la moitie du pneu. Mais un coté restait dans le talon. 50% du boulot était fait. Il était alors environ 11h45. Sûr de notre réussite imminente, nous remettons le pneu en pression, compresseur au max. Avec un coté en place, l'affaire serait vite faite. MON CUL !! Le boudin récalcitait à mort, nous obligeant à chercher de nouveau une parade aux fuites d'air impressionnantes du à la distance faramineuse séparant la lèvre du bord de la jante. Sangles, bourrinage intensif... en vain. J'émis donc l'idée d'inséré une chambre à air entre le pneu et la jante pour faire joint. Nouvel essai. Une fraction de seconde il nous semble toucher au but, mais sous la pression combinée de l'air et du pneu gagnant le talon, la chambre à air ripe ... chou blanc. Vers 13h00 nous décidâmes de passer à table, afin de réfléchir sereinement à une nouvelle technique. J'en profitai pour joindre ma compagne et l'informer de mon probable léger retard.
1 heure et une omelette aux œufs de la maison plus tard, les têtes fourmillantes d'idées, nous reprîmes notre ouvrage. Et lorsque que Euhercicène, en délicatesse avec son liquide de refroidissement nous appelait pour obtenir notre aide, vers 15h30, le pneus n'était toujours pas monter. Quand le frangin arriva, nous avions à moult reprises des techniques aussi audacieuses que tordues : placage de chambre à air légèrement gonflé contre la jante, maintien avec un étai, des serre-joint. Nous avions même évoquer l'utilisation d'une bombe anti-crevaison, ou de mousse de polyuréthane, de ballon de baudruche ( mis gonflé dans le pneu pour le mettre préalablement en forme), capote, eau, sable.... Et nos tentatives eurent un effet inattendu : nos franches bourrades firent ressortir le talon mis en place le matin, et virent explosé la chambre qui nous avais permis de le mettre en place
Fatigué, nous tentions notre chance avec le pneu avant. Et il ne fallut pas moins de 4 minutes pour que la roue avant soit remonter avec le flamboyant bout de caoutchouc des frères michelin.
Sur ces entrefaites, mon frère arrivé, découvrait une magistrale fissure dans une durite sous le réservoir.
17h00. Ecœurés, nous lâchâmes l'affaire. JP irait voir un collègue garagiste qui doté de matériel de pro, pourrait, qui sait, peut être faire quelques chose.
Je regagnai mon village ensoleillé en sds, sur un 13. Journée de cauchemar.
Enfin, lundi, le téléphone sonne. C'était JP. Mon cœur battait la chamade et l'angoisse montait. Il allait m'annoncé que l'affaire n'était pas possible, c'était sûr. Que nenni. Certes son collègue ne fit pas mieux que nous, mais mon génial cousin avait décidé d'aller acheter une chambre à air de voiture chez Vulco pour mettre le pneu en forme et le laisser ainsi, chambre en place une dizaine de jours pour qu'il se déforme un peu. Intrigué par cet achat, pour une moto, le technicien s'enquiert du but de l'opération, et apprenant nos soucis, propose de faire un essai avec un canon, destiné à monter des pneus de camion. 4 essais il aura fallut au valeureux pour mettre le pneu en bonne place. Mais il réussit
La morale de cette histoire ? C'est sans doute moi qui suis moisi.